Le quartier Saint-Georges de Périgueux fut le berceau et le lieu de vie de ce peintre poétique. Après des débuts d’études classiques, il dût quitter le lycée à la mort de ses parents pour se diriger vers un métier rémunérateur. Son frère ainé et tuteur, connaissant son goût prononcé pour le dessin lui permis l’apprentissage de la lithographie au sein de l’imprimerie Dupont. Il apprécia fortement ce choix et évolua dans sa ville natale jusqu’à devenir maître ouvrier de la maison Ronteix.
Mobilisé pour l’entièreté de la guerre à partir de 1915, Emile Chaumont s’illustra par « son attitude remarquable d’énergie et d’entrain » en revenant du front avec la croix de guerre. C’est à son retour qu’il prit la décision de rejoindre Bordeaux et l’imprimerie Pech. Certainement peintre auparavant, c’est vraiment à cette époque qu’il s’adonna à sa passion durant toutes ses heures libres. Élève du périgourdin Léon Félix et du Professeur Albert Laurens dont on ressent l’inspiration, c’est toutefois sous ses propres idées que Chaumont fit évoluer son art.
Il suivit Jean-Louis Daniel en Corrèze, sillonna le Périgord, mais aussi les Landes girondines. Ses paysages toujours lumineux empruntant une gamme complète de coloris eurent un succès réel et furent même couronnées d’une mention honorable au Salon des Artistes Français. En dehors de ces paysages, Emile Chaumont réalisa de nombreux portraits mis en scènes et des natures mortes d’une qualité remarquable.
Il meurt à seulement cinquante ans dans le quartier Saint-Georges qui l’a vu naître, dans la demeure de son frère Léopold Chaumont, directeur du journal l’Avenir de la Dordogne, après de longues souffrances d’une maladie incurable. La ville de Périgueux lui consacra une exposition posthume saluée par la critique en 1946 et offrit à son quartier natal, une rue au nom de l’artiste.
Florent Piednoir