Robert Dessales-Quentin naît dans un des plus beaux villages de France : Brantôme, surnommée la Venise du Périgord, puisqu’implantée sur les rives de la Dronne, rivière qui est devenue défense naturelle en encerclant le bourg. Cette petite ville du nord du Périgord fut le terrain de jeu, tout au long de la vie de l’artiste. A quatre ans, il perd totalement l’ouïe des suites d’un traitement inadapté à son intolérance à la quinine, alors inconnue.
Son père, notaire de Brantôme, décide de l’envoyer rapidement à Paris où il suivra ses études à l’Institut national des sourds-muets. Conscients de ses goûts artistiques, ses parents le firent inscrire à l’académie Jullian, dans l’atelier du célèbre Jean-Paul Laurens. Homme de goût et terriblement attaché à son terroir. Dessales-Quentin s’orientera facilement vers les paysages plutôt que vers la peinture d’histoire à laquelle ses études le prédestinaient.
C’est en Périgord qu’il reviendra rapidement et trouvera sa voie dans la représentation du patrimoine local. Châteaux, belles demeures, églises ou vues de villes seront présentées dès 1909 au Salon des Artistes Français à Paris. C’est à l’aquarelle qu’il sera le plus à l’aise, obtenant même en 1928 une Grande Mention Honorable au Salon, fait rare pour ce médium. A l’huile il aura plusieurs périodes et styles différents, notamment une période que l’on pourrait nommer « glycine », en raison de la présence récurrente de cette plante entre les deux guerres dans ses tableaux.
Professeur de dessin durant plus de quinze ans au sein de la grande Institution Saint-Joseph de Périgueux, et dans son atelier de la rue du Plantier, il était nommé par ses élèves le « génial gaucher ». C’est d’ailleurs au sein de cet atelier que Dessales-Quentin accueillait le « tout-Périgord » chaque année pour une exposition de ses œuvres extrêmement attendue.
Habitué des vieilles pierres périgourdines, il ne délaissera pas pour autant « l’ailleurs ». La Corrèze sera une terre de passage récurrent, mais aussi le Pays-Basque, français comme espagnol.
Il exposera dans de nombreuses villes françaises ses œuvres, dont nous retrouvons la trace très régulièrement par les étiquettes bien connues au dos des aquarelles et de leur encadrement d’origine.
Florent Piednoir