Née aux confins du Lot, du Lot-et-Garonne et du Périgord, Marguerite Cassaignes, fille du médecin du même nom, grandit entre les rangs de vignes de la maison familiale de la Gineste. Jusqu’à son mariage elle restera sur ses terres lotoises sans pour autant apprendre la sculpture qui deviendra ensuite sa principale activité. C’est grâce à son époux, Edmond Mazet qu’elle rencontrera le Périgord puisqu’il était de la charmante ville fortifiée de Domme, rentier et élu à diverses fonctions locales. Amoureux du Périgord, cet homme transmit à son épouse la passion de ce pays et du patois dont nombre des œuvres sculptées de Marguerite Mazet se verront baptisées.
Ruinés à la suite de la Grande Guerre et des emprunts russes, la famille se verra dans l’obligation de réunir des fonds pour faire vivre la famille. C’est à ce moment que Marguerite Mazet s’adonne au statuaire sans avoir reçu de leçons d’aucune sorte. Pourtant le succès est certain et l’artiste ira même exposer ses œuvres au Salon de Paris dès 1923, sans pour autant quitter sa cité dommoise… Avec le temps et la reconnaissance, son travail fut reconnu par la presse et par ses pairs, étant le reflet du Périgord d’antan, que la guerre de 1939 emportera pour de bon. Les œuvres de Mazet sont donc le souvenir de ces traditions et costumes disparus, témoins d’une vie difficile mais pleine de simplicité.
L’un des derniers « chantiers » de l’artiste fut la réalisation d’un ensemble de pièces pour la crèche. Les commandes se succédèrent et ses moulages se retrouvèrent partout en France, et dans le monde (USA, Angleterre, Afrique, Corée, etc.). Aujourd’hui la grande majorité des saints et rois mages de Mazet sont relégués dans les greniers des sacristies, oubliés de tous.
Les premières œuvres furent réalisées sous le pseudonyme « Hope ». Nous ne pouvons y lire que la traduction du mot « Espoir » ou « Espérance », tout à fait cohérent avec les débuts de l’artiste et la raison pour laquelle elle s’est adonnée au modelage de la terre.
Une coupure de journal, sans nom et sans date, reflète à merveille le travail et l’esprit de Marguerite Mazet : « Qu’elle soit bénie de ne pas s’être laissé happer par les mirages de la publicité parisienne et d’avoir gardé son âme et son art à notre terre. Si j’avais à donner un titre général à son œuvre ce serait : Chez Nous. »